Chaos compatissant - les besoins essentiels d'une femme qui accouche selon Ruth Ehrhardt

5/09/2025 J24 de mon cycle- 4 jours avant mes règles

J’avais envie d’écrire sur les besoins essentiels d’une femme qui accouche de Ruth Ehrhardt.

J’ai eu la chance d’être formée par cette sage-femme traditionnelle incroyable et d’avoir entre les mains sont tout petit ouvrage qui m’a beaucoup éclairé pour l’accompagnement des femmes qui souhaitent un accouchement physiologique.

Son livre est très synthétique et il reprend les travaux du célèbre docteur gynécologue Michel Odent (qui nous a quitté il y a peu de temps L).

Quand je dis synthétique : ça fait 25 pages et c’est écrit en gros. Pourtant dans son livre l’essentiel est dit.

Et pour encore plus synthétiser voici ce que je retiens et ce que je partage à chaque femme/couple qui vient me voir en consultation :

Pour accoucher vous n’avez pas besoin de grand-chose, juste de cela et je cite selon Ruth :

« Les besoins essentiels d’une femme qui accouche sont :

·       Se sentir en sécurité

·       Laisser son cerveau « pensant » (le néo-cortex) en pause

·       Le silence

·       La pénombre ou une lumière tamisée

·       De la chaleur

·       Ne pas se sentir observée

·       Pas d’adrénaline

Ça parait très basique et simple et pourtant ce n’est plus si facile de répondre à tous ces besoins dans un milieu hospitalier. Donc comment faire ?

La première étape je pense serait de réfléchir comment répondre à chacun de ces besoins dans la salle d’accouchement de la maternité ? Puis ensuite d’échanger avec l’équipe de sages-femmes pour voir ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. Cela peut passer notamment par un projet de naissance.

Concrètement j’ai envie de vous parler de mon expérience dans la maternité de Nanterre pour que vous puissiez comprendre comment ces besoins peuvent être remplis :

Lorsque j’ai accouché, c’était le soir, la sage-femme est venue et elle a baissé l’intensité de la lumière dans la chambre. De mon souvenir il n’y avait casiment plus de lumière et je fermais très souvent les yeux. Ça m’a beaucoup aidé pour sentir la pénombre/lumière tamisée. Cela m’a également aidé pour ne pas me sentir observée et  je sais aussi que mon chéri était vraiment discret.

Je me sentais en sécurité parce que je voulais qu’il n’y ait que mon chéri avec moi et qu’on appelle la sage-femme qu’en cas de besoin. L’équipe a totalement respecté cela, je me suis donc sentie en sécurité. Autre élément qui m’a aidé c’est que je sentais que mon chéri était confiant, il était tranquille à côté de moi. J’étais souvent debout en me balançant de gauche à droite et je sentais sa présence toute proche, tout en me laissant mon espace. En gros je me disais à n’importe quel moment où j’ai besoin de lui, de ses bras, de sa force, il sera là.

Sa tranquillité et le fait que l’équipe était elle aussi tranquille, je n’ai pas ressenti de stress donc pas d’adrénaline dans la pièce J

Beaucoup de silence aussi dans la pièce et autour de nous (ce soir-là c’était calme dans la maternité) donc c’était cool pour être dans ma bulle mais j’ai aussi écouté de la musique que j’aime et qui m’aidait à certain moment. Donc le silence absolu c’est vraiment propre à chacun je trouve.

J’avais bien chaud dans la pièce et je me rappelle m’être déshabillé ou en tout cas avoir retiré pas mal de vêtements. J’avais gardé mes grigri (bijoux confectionnés par mes potes de l’époque et mes boucles d’oreilles plumes de mon amie mexicaine Anna) et ils m’ont donné une force incroyable.

Pour l’histoire du néocortex, je me rappelle juste me raccrocher à ma respiration et aux contractions et à danser avec ça. Peu à peu j’ai senti que je n’étais plus tellement là. J’étais un peu ici et un peu ailleurs et je laissé mon chéri répondre à la sage-femme.

Voilà c’est mon histoire et elle n’appartient qu’à moi-même. Il n’y a pas d’idéal ou de perfection à atteindre ; ni d’objectif à cocher pour avoir les conditions idéales. Mais être conscient qu’on peut agir sur certains paramètres peut réellement nous aider dans ce moment si particulier qu’est l’accouchement. Et vous comment avez-vous fait ? comment imaginez-vous ce moment ?