Come back dans le passé

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16/03/2024

Je tremble, je tremble d’émotion ou de peur je ne sais pas. Je viens de prendre la parole ce soir en story sur ce qui s’est passé pour moi aujourd’hui. Une seule maman est venue ce matin à l’atelier, alors qu’il y aurait dû y avoir 6 mamans. Et je viens d’exprimer mon mécontentement, ma colère, ma frustration.

Ce qui est dingue c’est que tellement je ne le fais pas d’habitude (je me mets très rarement en colère), j’ai commencé à le dire avec un sourire. Trop gentille, trop douce, garde le sourire. Mais fuck en fait. Bien sûr qu’en souriant cela m’ouvre des portes plus qu’en gueulant mais là c’est plus ok. C’était comme si là c’était viscéral, je ne peux pas ne pas le dire. En sortant de l’atelier (bien que j’avais passé un super moment avec la maman qui est venue et que je suis sûre que cela va m’ouvrir des portes in fine), j’étais hyper frustrée et j’ai fait un message à mes copines thérapeutes. Je leur ai expliqué ce que je venais de vivre et que ce n’était pas ok pour moi.

Et je leur ai demandé : est-ce que je raconte ça sur insta ? Je voulais avoir leur retour.

J’ai attendu que ma colère redescende. Le plan initial était de laisser passer la nuit (comme on dit la nuit porte conseil). Mais j’ai pas pu attendre. Une de mes amie m’a repondu et en fait ça m’a encore plus fait réagir. Je crois que j’ai eu envie de parler pour toutes celles d’entre nous qui ne disons pas assez que c’est la merde quand un client.e/patient.e/accompagné.e annule. Là c’est venu comme une évidence (parfois je peux être très longue à la détente surtout quand il s’agit d’assertivité) que ce n’était pas du tout ok en fait et surtout que je voulais vivre de la thérapie et que donc je ne pouvais plus vivre avec ces désistements de dernière minute. Fuck en fait la Amandine gentille, qui dit c’est ok on reprogramme un autre rdv.

Alors on va pas se mentir, je suis extrêmement humaine, bienveillante à l’écoute etc.. et donc il y a une partie de moi qui comprend à 1000% et là aujourd’hui il y a eu l’autre partie de moi qui a dit : « non mais sérieux là ? jusqu’où tu acceptes cela ? jusqu’où tu mets tes limites, ton cadre ? genre ce n’est pas possible, dis stop !!! »

Et voilà je viens de dire à peu près stop dans mes vidéos insta. Et je tremble de cela. Et si on me rejette ? et si on me bloque ? et si on trouve cela ridicule « genre problème de blanche bourgeoise qui n’arrive pas à vivre de sa passion » ?

Pareil j’ai envie d’envoyer balader toutes ces supposées réactions. Parce qu’en fait je suis gardienne des naissances, doula, hypno, je suis là pour qu’on respecte la naissance, qu’on respecte les couples, les bébés qui arrivent au monde. Je suis là parce que je crois profondément au leitmovi de humanly : « à vouloir changer le monde autant commencer par la naissance ».

Je me sens dans une forme de radicalité que je n’avais pas envie de prendre. Je me suis plus souvent sentie comme la suisse « je prends pas vraiment position, tout me va », comme une normande « peut etre ben que oui , peu etre ben que non », souvent le cul entre deux chaises, médiatrice, à arrondir les angles et là je me sens radicale, je veux que les choses changent vraiment. Je veux qu’elles changent en profondeur pour moi et pour les femmes qui m’entourent. Je veux vivre de la thérapie et de l’accompagnement de l’humain. Je suis dans le care bien sûr que le bien-être de l’autre m’importe, que je suis bienveillante, à l’écoute mais je décide aujourd’hui que ce ne sera plus à mon détriment.

Ce matin quand j’attendais les mamans à l’atelier collectif de Nanterre (je précise gratuit pour les familles et depuis peu je demande une participation libre histoire qu’il y ait un engagement mutuel), et que personne n’arrivait, j’ai pris vraiment conscience que là je passais à côté de moment avec mes enfants, ma famille car j’avais cet engagement que les femmes/couples n’honoraient pas ce matin. Non pas de manière intentionnelle et malveillante mais par manque d’engagement envers moi-même et finalement envers elles-mêmes. Alors bien sûr que je suis consciente que la vie est pleine de rebondissements, que parfois on a des empêchements mais là c’était la goutte d’eau en trop.

Je n’ai pas encore posé clairement comment je souhaite procéder pour la suite mais il est clair qu’il y aura un autre cadre.

Ps : je suis en ébullition de ce que j’ai écrit/dit, pendant que tout le monde s’en fou et passe un samedi soir sur la terre loin de mes pensées fécondes, féministes et militantes.

Pps : tant pis pour la non considération, au moins je pose ma voix (pour 24h sur insta au moins)