Mon chaos compatissant
- amandine-munoz
- 7 août
- 3 min de lecture
Laboratoire d'écriture (j'écris mes pensées comme dans mon journal intime, pas de filtre, ni de relecture)
Vacances de maman, version féministe?
J4, je suis partagée entre vivre le moment présent et la difficulté justement à vivre le moment présent. J'ai envie de me détendre et j'ai peur de le faire trop car je suis avec les enfants et il y a comme un minimum à faire : au moins faire à manger, un peu de vaisselle et jouer avec eux?
Hier j'étais fière de moi : j'ai cuisiné à tous les repas, j'ai fait la vaisselle et j'ai fait du rangement, être en vacances chez soi permet cela. Le soir je me rends compte cependant de mon besoin de reconnaissance au moment de faire la vaisselle avec mon chéri. Je dis tout ce que j'ai fait dans la journée pour le bien être des enfants, leur assurer une alimentation équilibrée, des activités variées et du calme à la fois, un peu d'écran mais pas trop. Sa réaction me frustre énormément : "oui et donc, c'est normal non?"
Wow de quoi me faire péter un plomb. "Normal?" Alors que lui se contente de leur donner à diner des sandwichs quand je ne suis pas là et les laisser jouer à la console énormément de temps, j'ai droit à un "normal". Je me suis rendue compte à quel point toutes les tâches accomplies ne me permettent pas une forme d'épanouissement. Je constate que c'est très chronophage et la reconnaissance est nulle (peu être un jour mes enfants reconnaitront ce que j'aurai fait mais je n'en suis même pas sûre). Je constate que dans ce cas ce n'est pas vraiment des vacances pour moi. Je constate que les seules vacances que je pourrai considérer comme des vacances sont celles passées dans un club de vacances avec la prise en charge de tout : repas, ménage etc... Et pourtant une voix en moi très contradictoire dit qu'elle aime aussi ces moments de dons de soi, qu'elle apprend beaucoup dans l'humilité de chaque geste fait en pensant à l'amour que je transmets par ce fait. Et je me dis en écoutant ces deux voix qu'il y a une forme de schizophrénie en tout cas dans ma manière d'aborder ma parentalité. Je repense à la conversation que j'ai eu avec mes cousines et mon mec avant de commencer les vacances: j'ai une appréhension, j'aime mes enfants mais j'ai une appréhension à pouvoir profiter de mes vacances! quand je l'écris je me rends compte à quel point c'est problématique. Si j'étais un homme penserais-je ainsi? Est-ce que c'est la société qui nous fait porter ainsi la parentalité? J'entends déjà des femmes me dirent: ah non dans mon couple c'est différent. Et pourtant autour de moi et pour moi même je vois ça : des femmes en "vacances" seules qui s'occupent des enfants pendant que l'homme prend peu ou pas de vacances et s'il en prend, il fait la sieste, ne fait pas les repas, participe un peu dans la journée aux jeux collectifs et voilà. Mon portrait est plutôt obscur, négatif envers la place des hommes dans les vacances. En tout cas il représente une partie de mon vécu.
Cette année, ça va mieux avec mon chéri mais j'ai dû partager mes doutes, mes inquiétudes et cela ne m'empêche pas parfois de ressentir cette petite appréhension: comment vais-je faire ? qu'est-ce qu'on va faire aujourd'hui? est-ce qu'ils vont être assez heureux? profiter assez des vacances?
Bienvenu dans mon chaos intérieur. D'écrire toutes ces pensées me fait du bien et vous vous faites comment dans vos conflits intérieurs? Vos contradictions?
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